1° colloque régional dédié à la déprescription

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Depuis 2022, l'OMEDIT Grand-Est travaille à la structuration et l’accompagnement de la déprescription médicamenteuse, dans une approche multidisciplinaire, afin de faciliter l'appropriation de cette démarche par les professionnels de santé et les patients. Ce 1° colloque a permis une sensibilisation sur l'intérêt de la déprescription puis un partage de démarches et outils pratiques pour l'engager.

Voici tous les supports présentés lors cette journée :

Le but de cette matinée de colloque était dans un premier lieu de revenir sur le cadre qui structure cette réflexion collective autour de la déprescription dans le Grand Est. Des pistes d'actions concrètes et adaptées ont été explorées à travers : 

  • Les leviers pour déployer la déprescription : tant du côté des professionnels de santé que des patients
  • La présentation des outils et critères produits par l'OMéDIT Grand Est permettant d'identifier les médicaments et la méthode pour déprescrire
  • Les enjeux sociologiques, culturels, environnementaux, règlementaires et conventionnels qui gravitent autour de la thématique
  • Les initiatives régionales notamment le programme ReConPoSe mené avec l'IRAPS 
 
Replay des plénières de la matinée

 

"Lors de l’atelier déprescription et hypnotiques, nous avons vu comment les techniques de Thérapie Cognitivo-Comportementales de l’insomnie (TCCi) sont  efficaces et applicables en médecine générale pour autonomiser les patients dans la gestion de leurs troubles du sommeil et les accompagner dans l’arrêt de leur hypnotique. Nous avons présenté les outils de l’initiative canadienne Mieux Dormir."

Pr Fournier, médecin généraliste, Nantes Université

"Pour déprescrire les psychotropes : lentement et avec méthode (si possible hyperbolique).

Les antipsychotiques ne sont pas nécessairement des traitements à vie : on tente de les déprescrire dans plusieurs situations.

Penser au placebo honnête quand vous n’êtes pas sûr qu’un psychotrope fera mieux ou qu’il est indiqué chez votre patient."

Pr Berna, médecin psychiatre, HUS

 

"Seuls les état dépressifs d'intensité modérée à sévère nécessitent la prescription d'un antidépresseur.

La déprescription, doit être progressive, selon un schéma hyperbolique, en s'adaptant aux particularités pharmacocinétiques de l'antidépresseur, à la durée du traitement, à la dose prise et au patient.

Il ne faut pas confondre les symptômes de sevrage et la rechute dépressive."

Dr Bertoni, médecin psychiatre, Nancy

"Les personnes âgées de plus de 80 ans en France prennent en moyenne plus de 8 molécules par jour. Cette polymédication est sous-tendue essentiellement par la polypathologie mais aussi par un niveau de prescription particulièrement élevé en France, par rapport aux autres pays européens, d’origine multifactorielle. Rappelons qu’au-delà de 4 prises médicamenteuses par jour le risque de chutes augmente. 

Trois messages importants à retenir : 

1. Avant de déprescrire, il convient d’éviter de prescrire certaines classes thérapeutiques, soit au rapport bénéfices / risques défavorable (AINS, molécules aux propriétés anticholinergiques, benzodiazépines à demi-vie longue, nicorandil) soit aux bénéfices non clairement démontrés ou non évalués (trinitrine patch, vasodilatateurs cérébraux).

2. La déprescription va concerner notamment les molécules non indiquées ayant des effets indésirables prescrites à large échelle (inhibiteurs de la pompe à protons), les interactions médicamenteuses potentiellement dangereuses (inhibiteur du cytochrome 4 (CYP3A) et /ou de la P glycoprotéine (PgP) comme les macrolides en présence d’apixaban ou de rivoraxaban qui sont des substrats du CYP3A4 et de la PgP), les antibiotiques dans les infections présumées virales (bronchites), les durées d’antibiotiques trop longues ou la prescription non justifiée au long cours d’antipsychotiques (neuroleptiques). 

3. Pour que la déprescription médicamenteuse soit pérenne dans le temps, la collaboration de trois acteurs de santé paraît indispensable : le médecin généraliste, le pharmacien d’officine, l’infirmier de pratique avancé en exercice libéral mention PCS (pathologies chroniques stabilisées et polypathologies). Dans tous les cas une éducation thérapeutique du patient est indispensable." 

Pr Vogel, médecin gériatre, HUS

 

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"L’histoire naturelle et l’évolution de la maladie diabétique, vont dans le sens d’une escalade thérapeutique qui permet les intensifications nécessaires au maintien d’un équilibre glycémique favorable à la limitation de l’émergence des complications.

Certaines situations nécessitent cependant une reconsidération de la pertinence des traitements régulièrement renouvelés. L’apparition de comorbidités et l’avancée en âge des patients sont deux situations qui doivent inciter le prescripteur à réévaluer les traitements anti-diabétiques pour limiter les accidents iatrogéniques et leurs complications.

Au moment de la déprescription, la démarche d’éducation thérapeutique renforce l’alliance thérapeutique. Elle permet une écoute active du patient, l’identification des freins à la déprescription, la déconstruction de certaines représentations ou croyances liées à la maladie et ses traitements. Elle renforce l’adhésion du patient à la déprescription et permet d’optimiser son succès."

Dr Wurtz, médecin interniste, CH Saverne

 

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