Conciliation médicamenteuse

Article
Crédit : Phovoir

La conciliation médicamenteuse a pour but principal de sécuriser la prise en charge du patient. Effectuée par un professionnel de santé habilité, elle vise à s’inscrire dans une démarche de prévention et de détection des éventuelles erreurs médicamenteuses.

1. Qu’est-ce que la conciliation médicamenteuse ?

Le Collège de la HAS a définit la conciliation médicamenteuse comme étant « un processus formalisé qui prend en compte, lors d’une nouvelle prescription, tous les médicaments pris et à prendre par le patient. Elle associe le patient et repose sur le partage d’informations comme sur une coordination pluri-professionnelle. Elle prévient ou corrige les erreurs médicamenteuses. Elle favorise la transmission d’informations complètes et exactes sur les médicaments du patient, entre professionnels de santé aux points de transition que sont l’admission, la sortie et les transferts. »

Ainsi, même si cette action est en principe exercée par les établissements de santé, elle implique d’autres acteurs, que sont les professionnels de santé de ville, ou le patient lui-même.

2. Comment s’effectue la conciliation médicamenteuse ?

De manière pratique, la conciliation médicamenteuse est un processus en trois étapes :

  • La recherche active d’informations sur les médicaments qui ont pu être pris par le patient. Cette recherche se formalise par l’utilisation de plusieurs sources. Ainsi, le professionnel de santé pourra accéder au dossier pharmaceutique du patient, aux ordonnances de ville… Il pourra également s’entretenir avec le patient et son entourage, ou des professionnels de santé de premier recours.
  • La réalisation d’un bilan médicamenteux. Il s’agira ici de synthétiser les données recueillies, de les comparer et de les analyser.
  • La transmission de ce bilan à l’équipe médicale. S’en suivra alors une discussion essentielle afin de repérer les divergences et dangers repérés.

3. Quels sont les avantages de la conciliation médicamenteuse ?

La conciliation médicamenteuse présente l’avantage majeur de sécuriser la prise en charge médicamenteuse du patient, et ceci tout au long de son parcours. Ainsi, les professionnels de santé vont pouvoir intercepter les erreurs médicamenteuses en favorisant le décloisonnement ville/hôpital. La continuité et la qualité des traitements seront certainement mieux contrôlées. Les traitements ne seront alors pas interrompus ou modifiés de manière inappropriée.

Elle présente également un intérêt de santé publique car elle diminue le nombre de ré-hospitalisations. Selon la HAS, en France, les problèmes liés à la thérapeutique médicamenteuse sont à l’origine de 21,7% des hospitalisations des personnes âgées.

De plus, la conciliation médicamenteuse va permettre de rendre plus efficaces les interactions entre les différents acteurs de santé qui interviennent auprès d’un patient.

Enfin, ce procédé améliore la connaissance du patient et de son entourage sur les traitements qu’il prend, et sur le bon usage des produits de santé en général.

La conciliation des traitements médicamenteux de l’admission à la sortie

Les 4 séquences essentielles de la démarche sont :

  • Recueillir les informations
    • Connaître à chaque point de transition les médicaments du patient qui sont pris ou a prendre
    • Formaliser les informations recueillies en tenant compte de l’automédication, de l’historique médicamenteux et de la non-adhésion thérapeutique du patient
  • Synthétiser les informations
    • Rédiger le bilan médicamenteux
  • Valider le bilan médicamenteux
    • Attester de la faisabilité du bilan médicamenteux
  • Partager et exploiter le bilan médicamenteux
    • Servir la démarche diagnostique
    • Optimiser la prescription, la dispensation et l’administration des médicaments
    • Améliorer l’information du patient et son entourage

Référentiels

Le projet CONCIMED est porté par les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) et le Groupe Hospitalier Saint Vincent (GHSV). Ce projet consiste en la réalisation d’un guide pratique pour développer en établissement de santé la conciliation médicamenteuse associant pharmacien et préparateur en pharmacie. Ce nouveau champ d’intervention du préparateur en pharmacie hospitalière a nécessité la mise en place d’une formation conjointe avec les pharmaciens et gériatres des deux établissements, la formalisation d’un certain nombre d’outils et notamment pour les préparateurs en pharmacie une définition précise des tâches déléguées.

 

Aucun texte spécifique n’impose la conciliation médicamenteuse. On peut cependant prendre pour bases d’autres articles plus larges :

  • La HAS, par le biais de certifications, impose d’étendre et de généraliser la conciliation médicamenteuse au sein des établissements de santé.
  • Le CAQES, comprend un indicateur relatif à la conciliation médicamenteuse.
Note d'information DGOS/PF2/2015/65 Cette note d'information, relative à la mise en œuvre d’une enquête nationale sur le déploiement de la conciliation médicamenteuse présente le résultat de cette enquête en encourageant les établissements de santé à pratiquer la conciliation médicamenteuse.
Arrêté du 6 avril 2011 Cet arrêté peut constituer une base juridique, puisque la conciliation médicamenteuse peut s’inscrire dans une démarche d’optimisation de la qualité de la PECM.

  • E-learning

Comprendre et pratiquer la conciliation médicamenteuse (SFPC - 2016)

  • Autres outils

L'Omédit Normandie a réalisé une plaquette d'information à destination des patients et à destination des pharmaciens d'officine.

L'Omédit Centre a créé une plaquette d'information à destination des patients, intitulée "Pour en savoir plus sur la conciliation médicamenteuse" ainsi qu'une vidéo intitulée "Le patient intégré dans l'équipe pour une conciliation médicamenteuse réussie".